Bourges, Saint-Étienne - Portail du Jugement dernier, soubassement, ébrasement gauche, écoinçons : le Créateur avec son assemblée d'anges « du service »
Localisation
Édifice : Cathédrale Saint-Étienne
Extérieur, Façade occidentale
Portail du Jugement dernier, Ébrasement gauche, soubassement, partie supérieure de l'arcature, demi-écoinçon 6, écoinçon 5 et demi-écoinçon gauche 4
Datation
2e quart 13e siècle
Description et iconographie
Techniques de l'œuvre : Sculpture
Iconographie :
Description : Le Créateur avec son assemblée d'anges « du service » : le Créateur, doté d'un nimbe crucifère, occupe l'écoinçon central du module. Il se tourne vers la gauche en étendant le bras. À ses pieds et de chaque côté de son corps émergent du sol quelques plantes. Dans les nuées, quatre anges aux mains jointes sont répartis par paires sur les demi-écoinçons latéraux. Deux autres anges, se faisant face, sont placés de part et d'autre de la figure du Créateur. Ils sont porteurs des astres majeurs : à gauche le soleil, placé sur un drap ; à droite la lune, tenue à mains nues.
L'hypothèse privilégiée est fournie par le chapitre midrashique relatant la création de l‘homme, lorsque le Créateur, au sixième jour, décida de concevoir l'homme, il « créa » ou « rassembla », selon les sources, une assemblée d'anges dits « du service » pour les consulter à ce sujet. Sammaël [représenté dans la scène précédente, sur le front du contrefort], qui s'opposa à la création du premier homme et a fortiori à son adoration, en fut exclu avec son assemblée. Un détail important pourrait corroborer cette hypothèse : c'est au moment de la création de l'homme que Dieu, pour la première fois, fit pleuvoir. Cette représentation de Bourges pourrait également évoquer un épisode particulier qui fait état de l'infériorité de la lune par rapport au soleil. Le rétrécissement de la lune est la conséquence de son inclination pour Sammaël lors de la création de l'homme. Ce récit est mentionné dans diverses recensions midrashiques, ainsi que dans la littérature apocalyptique juive, en particulier dans l'Apocalypse de Baruch. La lune est symbolisée ici par un disque creux de dimension réduite, portée à mains nues par un ange, alors que le soleil est posé sur un voile. Les liens de cette scène avec celle de Sammaël semblent confirmés par la présence d'une même feuille de vigne à la pointe de l'écoinçon central de chacune des scènes. La frise est composée de feuilles qui divergent profondément de celles de la bande précédente, bien qu'elles laissent apparaître des fruits ressemblant à des raisins. Plus compactes, elles semblent composées de petites nervures rattachées à la tige centrale. Le premier demi-écoinçon est rythmé par une succession de feuilles et de petites grappes. Au-dessus de l'arc brisé qui le relie à l'écoinçon central, deux feuilles sont superposées, trahissant un raccourcissement de l'arc, avant de reprendre le schéma ornemental habituel.
L'hypothèse privilégiée est fournie par le chapitre midrashique relatant la création de l‘homme, lorsque le Créateur, au sixième jour, décida de concevoir l'homme, il « créa » ou « rassembla », selon les sources, une assemblée d'anges dits « du service » pour les consulter à ce sujet. Sammaël [représenté dans la scène précédente, sur le front du contrefort], qui s'opposa à la création du premier homme et a fortiori à son adoration, en fut exclu avec son assemblée. Un détail important pourrait corroborer cette hypothèse : c'est au moment de la création de l'homme que Dieu, pour la première fois, fit pleuvoir. Cette représentation de Bourges pourrait également évoquer un épisode particulier qui fait état de l'infériorité de la lune par rapport au soleil. Le rétrécissement de la lune est la conséquence de son inclination pour Sammaël lors de la création de l'homme. Ce récit est mentionné dans diverses recensions midrashiques, ainsi que dans la littérature apocalyptique juive, en particulier dans l'Apocalypse de Baruch. La lune est symbolisée ici par un disque creux de dimension réduite, portée à mains nues par un ange, alors que le soleil est posé sur un voile. Les liens de cette scène avec celle de Sammaël semblent confirmés par la présence d'une même feuille de vigne à la pointe de l'écoinçon central de chacune des scènes. La frise est composée de feuilles qui divergent profondément de celles de la bande précédente, bien qu'elles laissent apparaître des fruits ressemblant à des raisins. Plus compactes, elles semblent composées de petites nervures rattachées à la tige centrale. Le premier demi-écoinçon est rythmé par une succession de feuilles et de petites grappes. Au-dessus de l'arc brisé qui le relie à l'écoinçon central, deux feuilles sont superposées, trahissant un raccourcissement de l'arc, avant de reprendre le schéma ornemental habituel.
Bibliographie : Brugger Laurence et Christe Yves, Bourges, la cathédrale, Saint-Léger-Vauban, Zodiaque, 2000 (ici p. 216-220).
Brugger Laurence, La façade de Saint-Étienne de Bourges : le Midrash comme fondement du message chrétien, Poitiers, Université de Poitiers et CNRS, CESCM, 2000 (sur la frise : p. 79). Publication du texte remanié de la thèse de doctorat de l'auteur.
Brugger Laurence, La façade de Saint-Étienne de Bourges : le Midrash comme fondement du message chrétien, Poitiers, Université de Poitiers et CNRS, CESCM, 2000 (sur la frise : p. 79). Publication du texte remanié de la thèse de doctorat de l'auteur.
Notice : Béatrice Coquet
Date de la notice : 02/02/2012
Photos de l'œuvre
Œuvres associéesVues d'ensemble