Bourges, Saint-Étienne - Portail Saint-Ursin, soubassement, ébrasement gauche, écoinçon : la plantation de la vigne par Noé
Localisation
Édifice : Cathédrale Saint-Étienne
Extérieur, Façade occidentale
Portail Saint-Ursin, Ébrasement gauche, soubassement, partie supérieure de l'arcature, écoinçon 2, partie droite, et écoinçon 1
Datation
2e quart 13e siècle
Description et iconographie
Techniques de l'œuvre : Sculpture
Iconographie :
Scènes : Recherche de la source par Noé ; Noé plantant la vigne ; Ornement à forme végétale : Grappe
Description : La plantation de la vigne fut l'une des premières tâches de Noé à sa sortie de l'arche. Sur le premier écoinçon, un premier personnage, le genou appuyé contre le rampant de l'arc, tient un court objet rectiligne, une sorte de bâton, alors que le second, profondément incliné, sonde la terre à l'aide d'un bâton fourchu en direction d'un filet stylisé qui pourrait représenter soit une source, soit une racine profondément ancrée dans le sol. En effet, les deux hypothèses trouvent une résonance dans les sources hébraïques. Les sources haggadiques, par exemple le Midrash Bereshit Rabbah, relèvent l'importance de l'eau pour la plantation de la vigne (le bâton serait un bâton de sourcier). La seconde hypothèse, plus proche du Targum Pseudo-Jonathan, ferait allusion à l'origine du cep de vigne, assimilé à l'arbre du péché originel, retrouvé et planté par Noé à la sortie de l'arche. Il s'agirait donc ici de la plantation du cep de vigne, tendu par le premier personnage au second, qui chercherait à le repiquer à proximité d'une source. La confrontation avec les jeunes plants regroupés en fagot mis en terre par Noé sur les écoinçons du dernier module situé sur la face antérieure du contrefort conforterait cette interprétation.
Une troisième hypothèse iconographique relierait cette scène au déracinement du cep, resté en terre dès avant le déluge, et replanté ensuite par Noé. On peut relever l'importance pour les Juifs d'obtenir un vin extrait selon leur loi.
Une troisième hypothèse iconographique relierait cette scène au déracinement du cep, resté en terre dès avant le déluge, et replanté ensuite par Noé. On peut relever l'importance pour les Juifs d'obtenir un vin extrait selon leur loi.
Bibliographie : Brugger Laurence, La façade honore les Juifs : le judaïsme à Bourges au XIIIe siècle, in Bourges, Paris/Strasbourg, La Nuée bleue/Éditions du Quotidien, coll. La grâce d'une cathédrale, 2017, p. 232-239 (ici p. 238).
Notes
Notes sur l'œuvre : Frise composée de jeunes grappes recouvertes de deux feuilles et intégrées dans un rinceau végétal.
Notice : Béatrice Coquet
Date de la notice : 26/11/2017