Paris, Notre-Dame - Portail occidental nord, ébrasement, soubassement, médaillon : Charlemagne et Léon III, Constantin et Silvestre Ier, ou Childebert et saint Germain ?
Localisation
Édifice : Cathédrale Notre-Dame
Extérieur, Façade occidentale
Portail nord = Portail du Couronnement de la Vierge, Ébrasement droit, soubassement, arcade 5, médaillon
Datation
1er quart 13e siècle (1208-1230)
Description et iconographie
Techniques de l'œuvre : Sculpture
Iconographie :
Scènes : Couronnement de Charlemagne par Léon III ; Rencontre de saint Silvestre et de Constantin ; Imposition des mains par saint Germain de Paris sur Childebert
Cycles : Saint local
Description : Scène en relation avec la statue extérieure de l'ébrasement.
- Pour W. Sauerländer, un pape, portant les clefs de saint Pierre, couronne un souverain : il devait s'agir du pape Léon III et donc de Charlemagne. - Pour D. Sandron, un pape bénit ou oint – l'état du relief épaufré ne permet pas de le préciser – un empereur reconnaissable à son manteau d'apparat fixé sur l'épaule droite et le sceptre qu'il tient dans la main droite. Plutôt que Charlemagne et Léon III qui le couronna à Rome en 800, il lui semble que s'impose l'identification avec Constantin et Sylvestre Ier en raison de la présence de ce pape dans les acclamations des « laudes regiae » de Notre-Dame en compagnie des saints Marcel et Germain, et de l'absence de toute mention à Charlemagne avant la fin du XVe siècle dans le rituel parisien. La présence du premier empereur chrétien s'explique comme modèle pour tous les souverains ultérieurs. Pour le clergé parisien, la fameuse donation qu'il fit au pape, avec notamment la partie occidentale de Rome avec le Vatican, présentait un précédent fort utile dans la défense de ses droits sur Paris que lui contestait au début du XIIIe siècle avec une vigueur nouvelle l'administration royale. - Pour O. Pinard, la clé pourrait être celle de saint Germain. « Sous l'actuelle statue du pape Sylvestre, un clerc à la tête très abîmée, une clé dans la main gauche, impose la main droite à un roi dont le sceptre s'épanouit en fleur de lys. Si la clé évoque le pape, successeur de Pierre, cependant la vie de saint Germain évêque de Paris, écrite par Venance Fortunat, relate une vision du saint durant laquelle un vieillard lui remet la clé de Paris, lui faisant ainsi comprendre qu'il devra s'y rendre comme le lui demande le roi Childebert. Par ailleurs, toujours selon Fortunat, Germain trouva un jour le roi à toute extrémité dans sa maison de Chelles, passa la nuit en prière et, le lendemain matin, lui imposa les mains et le guérit. »
- Pour W. Sauerländer, un pape, portant les clefs de saint Pierre, couronne un souverain : il devait s'agir du pape Léon III et donc de Charlemagne. - Pour D. Sandron, un pape bénit ou oint – l'état du relief épaufré ne permet pas de le préciser – un empereur reconnaissable à son manteau d'apparat fixé sur l'épaule droite et le sceptre qu'il tient dans la main droite. Plutôt que Charlemagne et Léon III qui le couronna à Rome en 800, il lui semble que s'impose l'identification avec Constantin et Sylvestre Ier en raison de la présence de ce pape dans les acclamations des « laudes regiae » de Notre-Dame en compagnie des saints Marcel et Germain, et de l'absence de toute mention à Charlemagne avant la fin du XVe siècle dans le rituel parisien. La présence du premier empereur chrétien s'explique comme modèle pour tous les souverains ultérieurs. Pour le clergé parisien, la fameuse donation qu'il fit au pape, avec notamment la partie occidentale de Rome avec le Vatican, présentait un précédent fort utile dans la défense de ses droits sur Paris que lui contestait au début du XIIIe siècle avec une vigueur nouvelle l'administration royale. - Pour O. Pinard, la clé pourrait être celle de saint Germain. « Sous l'actuelle statue du pape Sylvestre, un clerc à la tête très abîmée, une clé dans la main gauche, impose la main droite à un roi dont le sceptre s'épanouit en fleur de lys. Si la clé évoque le pape, successeur de Pierre, cependant la vie de saint Germain évêque de Paris, écrite par Venance Fortunat, relate une vision du saint durant laquelle un vieillard lui remet la clé de Paris, lui faisant ainsi comprendre qu'il devra s'y rendre comme le lui demande le roi Childebert. Par ailleurs, toujours selon Fortunat, Germain trouva un jour le roi à toute extrémité dans sa maison de Chelles, passa la nuit en prière et, le lendemain matin, lui imposa les mains et le guérit. »
Bibliographie : Sauerländer Willibald, La Sculpture gothique en France, 1140-1270, Paris, Flammarion, 1972 (ici p. 135).
Sandron Dany, Sens et Paris : deux cathédrales face au pouvoir, in Saint-Étienne de Sens. La métropole sénonaise : la première cathédrale gothique dans son contexte, Sens/Paris, Société archéologique de Sens/Picard, 2017, p. 109-125.
Pinard Odile, Le portail du Couronnement de la Vierge, in Notre-Dame de Paris, dir. sc. Dany Sandron, Jean-Pierre Cartier et Gérard Pelletier, dir. André Vingt-Trois, Strasbourg/Paris, La Nuée bleue/Place des Victoires, coll. La grâce d'une cathédrale, 2012, p. 180-187.
Sandron Dany, Sens et Paris : deux cathédrales face au pouvoir, in Saint-Étienne de Sens. La métropole sénonaise : la première cathédrale gothique dans son contexte, Sens/Paris, Société archéologique de Sens/Picard, 2017, p. 109-125.
Pinard Odile, Le portail du Couronnement de la Vierge, in Notre-Dame de Paris, dir. sc. Dany Sandron, Jean-Pierre Cartier et Gérard Pelletier, dir. André Vingt-Trois, Strasbourg/Paris, La Nuée bleue/Place des Victoires, coll. La grâce d'une cathédrale, 2012, p. 180-187.
Notice : Béatrice Coquet
Révision scientifique : Iliana Kasarska
Date de la notice : 14/06/2018