Paris, Notre-Dame - Façade occidentale, galerie des Rois : rois de Juda (statues originelles : rois de France)
Localisation
Édifice : Cathédrale Notre-Dame
Extérieur, Façade occidentale
Galerie des Rois
Datation
Limite 12e siècle 13e siècle ; Milieu 19e siècle
Description et iconographie
Techniques de l'œuvre : Architecture ; Sculpture
Iconographie :
Description : Vingt-huit statues de rois.
- Statues originelles : les rois de France : une liste des noms des rois de France était placardée sur les portails de la façade. Comment ne pas voir dans cette liste une allusion directe aux statues colossales de la galerie des rois qui coiffe les portails, conformément à l'identification qu'on en faisait d'ailleurs du Moyen Âge jusqu'au début du XIXe siècle quand s'est imposée arbitrairement l'idée qu'il s'agissait de rois bibliques ? [Sandron] - Statues mises en place au XIXe siècle : les rois d'Israël et de Juda, selon la conviction de Viollet-le-Duc. Par ailleurs, certaines de ces statues sont des portraits d'acteurs de la restauration de l'édifice ; Fonquernie relate que, lors du nettoyage de 1998-1999, la suppression de couches de plâtres a révélé les inscriptions suivantes : statue d'Achab : « Pierre Emile Queyron, I° inspecteur de Notre-Dame portrait par Chenillion son ami – 1860 » ; statue d'Éla : « Le visage de cette statue est le portrait de Viollet-le-Duc, architecte de Notre-Dame en 1858 sculpté par Chenillion » ; statue d'Amasias : « Antoine Lassus, architecte de Notre-Dame, mort en 1857 portrait par L. Chenillion son ami – 1859 ».
- Statues originelles : les rois de France : une liste des noms des rois de France était placardée sur les portails de la façade. Comment ne pas voir dans cette liste une allusion directe aux statues colossales de la galerie des rois qui coiffe les portails, conformément à l'identification qu'on en faisait d'ailleurs du Moyen Âge jusqu'au début du XIXe siècle quand s'est imposée arbitrairement l'idée qu'il s'agissait de rois bibliques ? [Sandron] - Statues mises en place au XIXe siècle : les rois d'Israël et de Juda, selon la conviction de Viollet-le-Duc. Par ailleurs, certaines de ces statues sont des portraits d'acteurs de la restauration de l'édifice ; Fonquernie relate que, lors du nettoyage de 1998-1999, la suppression de couches de plâtres a révélé les inscriptions suivantes : statue d'Achab : « Pierre Emile Queyron, I° inspecteur de Notre-Dame portrait par Chenillion son ami – 1860 » ; statue d'Éla : « Le visage de cette statue est le portrait de Viollet-le-Duc, architecte de Notre-Dame en 1858 sculpté par Chenillion » ; statue d'Amasias : « Antoine Lassus, architecte de Notre-Dame, mort en 1857 portrait par L. Chenillion son ami – 1859 ».
Bibliographie : Sandron Dany, Notre-Dame de Paris, une architecture diocésaine et royale, in Notre-Dame de Paris, 1163-2013. Actes du colloque scientifique tenu au collège des Bernardins à Paris, du 12 au 15 décembre 2012, dir. Cédric Giraud et alii, Turnhout, Brepols, 2013, p. 29-36.
Viollet-le-Duc Eugène-Emmanuel, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, Paris, B. Bance, 1863, tome VI, notice Galerie, p. 8 (Collections numérisées de la bibliothèque de l'INHA : https://bibliotheque-numerique.inha.fr/idurl/1/15490 ).
Fonquernie Bernard, Notre-Dame de Paris. Observations faites sur la galerie des Rois au cours de la campagne de travaux 1998-1999, Bulletin Monumental, 1999/4, p. 347-354 (https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1999_num_157_4_2343).
Viollet-le-Duc Eugène-Emmanuel, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, Paris, B. Bance, 1863, tome VI, notice Galerie, p. 8 (Collections numérisées de la bibliothèque de l'INHA : https://bibliotheque-numerique.inha.fr/idurl/1/15490 ).
Fonquernie Bernard, Notre-Dame de Paris. Observations faites sur la galerie des Rois au cours de la campagne de travaux 1998-1999, Bulletin Monumental, 1999/4, p. 347-354 (https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1999_num_157_4_2343).
Notes
Notes sur l'œuvre : Dany Sandron découvrit cette liste des noms des rois de France dans les archives (Paris, BNF, ms. lat. 5921, fol. 47 v.) :
« La liste comporte 39 noms copiés de la liste figurant sur la porte de Notre-Dame (« Hec sunt nomina regum Francorum, in porta Beate Marie Parisius scripta ») éditée par B. Guérard, « Cartulaire de Notre-Dame de Paris », Paris, 1850, t. 1, p. 465. Paris offre d'ailleurs avec sa galerie des rois le prototype de ces ensembles monumentaux exaltant la mémoire de souverains ayant régné sur les lieux comme en témoignent les cas ultérieurs de Reims, Strasbourg ou Burgos. Dans l'invention de la galerie des rois, conçue seulement en cours de construction de la façade ouest, … on peut voir une initiative du clergé parisien pour saluer avec plus de vigueur que jamais l'alliance qu'il entretenait avec la royauté capétienne, auréolée de nouveaux succès à l'échelle de la Chrétienté après Bouvines. » SOURCE : Sandron Dany, art. cit. L'interprétation des rois de la galerie a été longtemps hypothétique, comme en témoignent par exemple ces lignes d'Erlande-Brandenburg (« Notre-Dame de Paris », Paris, Nathan CNMHS, 1991, p. 113) : « Vingt-huit statues de roi, dont l'identité a soulevé très tôt une interrogation. La légende qui y a reconnu les rois de France a fait son apparition écrite dès 1284 dans « Les XII manières de vilains », et retrouve régulièrement audience. Cette galerie est en fait le commentaire illustré de la prophétie d'Isaïe, qui identifie le rejeton de la tige de David comme la Vierge et la fleur qui s'épanouira au sommet de la tige comme le Christ. Grâce à la généalogie fournie par saint Matthieu, elle donna lieu à une transcription visuelle verticale, l'arbre de Jessé. À Paris, cette transcription devient horizontale par une figuration de vingt-huit personnages de la lignée, dont tous n'avaient pas été rois. La signification de la galerie était donnée par le groupe de la Vierge et de l'Enfant qui la surmontait. » La représentation des statues [comme rois d'Israël et de Juda] et le nom des sculpteurs ont été publiés dans l' « Inventaire général des richesses d'art de la France. Monuments religieux », Paris, 1876, tome 1, p. 361 sqq. Les sculpteurs étaient : J. L. Chenillion, C. E. Elmerich, A. M. Fromanger, Ad. Geoffroy, A. V. Geoffroy-Dechaume, Michel-Pascal, Prinssay et F. C. A. Toussaint. SOURCE : Fonquernie, art. cit.
« La liste comporte 39 noms copiés de la liste figurant sur la porte de Notre-Dame (« Hec sunt nomina regum Francorum, in porta Beate Marie Parisius scripta ») éditée par B. Guérard, « Cartulaire de Notre-Dame de Paris », Paris, 1850, t. 1, p. 465. Paris offre d'ailleurs avec sa galerie des rois le prototype de ces ensembles monumentaux exaltant la mémoire de souverains ayant régné sur les lieux comme en témoignent les cas ultérieurs de Reims, Strasbourg ou Burgos. Dans l'invention de la galerie des rois, conçue seulement en cours de construction de la façade ouest, … on peut voir une initiative du clergé parisien pour saluer avec plus de vigueur que jamais l'alliance qu'il entretenait avec la royauté capétienne, auréolée de nouveaux succès à l'échelle de la Chrétienté après Bouvines. » SOURCE : Sandron Dany, art. cit. L'interprétation des rois de la galerie a été longtemps hypothétique, comme en témoignent par exemple ces lignes d'Erlande-Brandenburg (« Notre-Dame de Paris », Paris, Nathan CNMHS, 1991, p. 113) : « Vingt-huit statues de roi, dont l'identité a soulevé très tôt une interrogation. La légende qui y a reconnu les rois de France a fait son apparition écrite dès 1284 dans « Les XII manières de vilains », et retrouve régulièrement audience. Cette galerie est en fait le commentaire illustré de la prophétie d'Isaïe, qui identifie le rejeton de la tige de David comme la Vierge et la fleur qui s'épanouira au sommet de la tige comme le Christ. Grâce à la généalogie fournie par saint Matthieu, elle donna lieu à une transcription visuelle verticale, l'arbre de Jessé. À Paris, cette transcription devient horizontale par une figuration de vingt-huit personnages de la lignée, dont tous n'avaient pas été rois. La signification de la galerie était donnée par le groupe de la Vierge et de l'Enfant qui la surmontait. » La représentation des statues [comme rois d'Israël et de Juda] et le nom des sculpteurs ont été publiés dans l' « Inventaire général des richesses d'art de la France. Monuments religieux », Paris, 1876, tome 1, p. 361 sqq. Les sculpteurs étaient : J. L. Chenillion, C. E. Elmerich, A. M. Fromanger, Ad. Geoffroy, A. V. Geoffroy-Dechaume, Michel-Pascal, Prinssay et F. C. A. Toussaint. SOURCE : Fonquernie, art. cit.
Notice : Béatrice Coquet
Révision scientifique : Iliana Kasarska
Date de la notice : 28/05/2017
Photos de l'œuvre
Œuvres associéesVues d'ensemble