Paris, Notre-Dame - Bras sud du transept, contrefort du portail Saint-Étienne : reliefs des étudiants de l'université de Paris (?)
Localisation
Édifice : Cathédrale Notre-Dame
Extérieur, Bras sud du transept
Façade, à la hauteur du portail, Contrefort du côté gauche
Datation
3e quart 13e siècle (1258-1267)
Auteurs
Description et iconographie
Techniques de l'œuvre : Sculpture ; Architecture
Description : De bas en haut : soubassement orné de quatre médaillons, arcade aveugle et gâble surmonté d'un fleuron.
Iconographie :
Description : Les médaillons ont reçu diverses interprétations (voir Notes).
Kimpel précise celles de Verneilh et de Fischel et ajoute sa propre description des scènes. 1) en haut à gauche : selon Verneilh, la punition d'un étudiant malfaisant : une figure féminine accrochée à une échelle porte un panneau sur lequel Verneilh lit les lettres « P.FAUS.S. » signifiant « pour faux serment » (mais des auteurs plus anciens n'ont rien remarqué). Selon Fischel : Bonaventure prêchant sur une échelle. Pour Kimpel, il s'agit certainement d'une femme ligotée sur un pilori en forme d'échelle, une punition habituelle sous saint Louis. 2) en haut à droite : selon Verneilh, il s'agit d'un serment par lequel les étudiants récalcitrants renoncent au mal, tandis que Fischel y voit une dispute, certainement une apologia pauperum. Pour Kimpel, il y a deux événements : à gauche, un docteur dispute avec trois hommes ; à droite une femme apparaît entre deux hommes en manteau à capuchon, celui assis à droite s'occupant à des travaux de couture ou d'écriture ; Bunjes a interprété à tort les deux hommes comme des clercs. 3) en bas à gauche : selon Verneilh, c'est l'arrivée des étudiants, selon Fischel le départ de Bonaventure de Paris. Kimpel décrit un valet d'écurie avec deux chevaux à gauche, puis deux personnages qui s'enlacent, un autre personnage, et une femme avec un enfant. 4) en bas à droite : Verneilh voit ici la vie dissolue des étudiants, Fischel les adieux définitifs de Bonaventure, nommé cardinal. Pour Kimpel, l'homme assis à gauche avec un capuchon montre une activité semblable à celle de l'homme à droite dans le relief au-dessus ; devant lui, trois personnages se tiennent, dont une femme ; à droite un homme est assis, devant lui sont une femme et un jeune garçon. Pinard, quant à elle, cite l'interprétation d'Alain Ponsar, précisant également l'hypothèse de la vie d'étudiants : pour les médaillons de gauche (lecture de bas en haut et de droite à gauche), « dans le premier panneau, une femme assez richement parée préside une assemblée d'étudiants dont certains ont la familiarité de quelques gestes osés sur la belle... Dans le deuxième, la femme est arrêtée par les sergents du roi dont on voit les chevaux sur la gauche. À la scène suivante, elle est fixée à l'échelle de justice de l'évêque, avec sur la poitrine le motif écrit de sa condamnation. Dans la dernière scène, en haut à droite, la vie d'études reprend. On travaille, qui assis par terre, qui devant un pupitre. Comment interpréter l'ensemble ? Ne s'agit-il pas d'une simple mise en garde ? La femme est dangereuse. Il faut la fuir si on veut arriver jusqu'au diplôme. Belle démonstration de misogynie ! » « Et pourtant, conclut Pinard, on aimerait découvrir le texte qui est à la source de cette représentation ; pourquoi pas un miracle de la Vierge qui ferait pendant à celui de Théophile, sculpté au bras nord ? »
Kimpel précise celles de Verneilh et de Fischel et ajoute sa propre description des scènes. 1) en haut à gauche : selon Verneilh, la punition d'un étudiant malfaisant : une figure féminine accrochée à une échelle porte un panneau sur lequel Verneilh lit les lettres « P.FAUS.S. » signifiant « pour faux serment » (mais des auteurs plus anciens n'ont rien remarqué). Selon Fischel : Bonaventure prêchant sur une échelle. Pour Kimpel, il s'agit certainement d'une femme ligotée sur un pilori en forme d'échelle, une punition habituelle sous saint Louis. 2) en haut à droite : selon Verneilh, il s'agit d'un serment par lequel les étudiants récalcitrants renoncent au mal, tandis que Fischel y voit une dispute, certainement une apologia pauperum. Pour Kimpel, il y a deux événements : à gauche, un docteur dispute avec trois hommes ; à droite une femme apparaît entre deux hommes en manteau à capuchon, celui assis à droite s'occupant à des travaux de couture ou d'écriture ; Bunjes a interprété à tort les deux hommes comme des clercs. 3) en bas à gauche : selon Verneilh, c'est l'arrivée des étudiants, selon Fischel le départ de Bonaventure de Paris. Kimpel décrit un valet d'écurie avec deux chevaux à gauche, puis deux personnages qui s'enlacent, un autre personnage, et une femme avec un enfant. 4) en bas à droite : Verneilh voit ici la vie dissolue des étudiants, Fischel les adieux définitifs de Bonaventure, nommé cardinal. Pour Kimpel, l'homme assis à gauche avec un capuchon montre une activité semblable à celle de l'homme à droite dans le relief au-dessus ; devant lui, trois personnages se tiennent, dont une femme ; à droite un homme est assis, devant lui sont une femme et un jeune garçon. Pinard, quant à elle, cite l'interprétation d'Alain Ponsar, précisant également l'hypothèse de la vie d'étudiants : pour les médaillons de gauche (lecture de bas en haut et de droite à gauche), « dans le premier panneau, une femme assez richement parée préside une assemblée d'étudiants dont certains ont la familiarité de quelques gestes osés sur la belle... Dans le deuxième, la femme est arrêtée par les sergents du roi dont on voit les chevaux sur la gauche. À la scène suivante, elle est fixée à l'échelle de justice de l'évêque, avec sur la poitrine le motif écrit de sa condamnation. Dans la dernière scène, en haut à droite, la vie d'études reprend. On travaille, qui assis par terre, qui devant un pupitre. Comment interpréter l'ensemble ? Ne s'agit-il pas d'une simple mise en garde ? La femme est dangereuse. Il faut la fuir si on veut arriver jusqu'au diplôme. Belle démonstration de misogynie ! » « Et pourtant, conclut Pinard, on aimerait découvrir le texte qui est à la source de cette représentation ; pourquoi pas un miracle de la Vierge qui ferait pendant à celui de Théophile, sculpté au bras nord ? »
Bibliographie : Kimpel Dieter, Die Querhausarme von Notre-Dame zu Paris und ihre Skulpturen, Bonn, impr. Rheinische Friedrich-Wilhelms-Universität, 1971.
Pinard Odile, Le portail Saint-Étienne, in Notre-Dame de Paris, dir. sc. Dany Sandron, Jean-Pierre Cartier et Gérard Pelletier, dir. André Vingt-Trois, Strasbourg/Paris, La Nuée bleue/Place des Victoires, coll. La grâce d'une cathédrale, 2012, p. 221-225.
Ponsar Alain, Notre-Dame de Paris : le mystère dévoilé, Paris, Le Centurion, 1986.
Pinard Odile, Le portail Saint-Étienne, in Notre-Dame de Paris, dir. sc. Dany Sandron, Jean-Pierre Cartier et Gérard Pelletier, dir. André Vingt-Trois, Strasbourg/Paris, La Nuée bleue/Place des Victoires, coll. La grâce d'une cathédrale, 2012, p. 221-225.
Ponsar Alain, Notre-Dame de Paris : le mystère dévoilé, Paris, Le Centurion, 1986.
Notes
Notes sur l'œuvre : Ces reliefs [4 médaillons à gauche du portail et 4 à droite] ont reçu, depuis le début du XIXe siècle, des interprétations variées. Pour Fauris de Saint-Vincens et Gilbert ensuite, ce sont « plusieurs circonstances de la vie de saint Étienne ». Guilhermy parle de « sujet légendaire », malgré son érudition. Mâle voit des « chapitres de la vie d'un saint qu'on n'a pas su reconnaître ». Il s'oppose résolument à la version apportée par F. de Verneilh, qui y voit des scènes de la vie d'étudiants (sages vs dissipés) de l'université de Paris, qui rappelleraient les mesures sévères prises au XIIIe siècle pour rétablir l'ordre de l'université. A. Fischel interprète les reliefs comme l'histoire de saint Bonaventure enseignant à l'université de Paris (mais cela ne peut être retenu, car Bonaventure mourut en 1274 et fut sanctifié en 1482 ; même problème chronologique pour saint Thomas d'Aquin - et le clergé de la cathédrale n'était pas en bons termes avec ces docteurs). Bunjes non plus ne sut pas interpréter – de même que Du Colombier, qui fit de vagues propositions. Pour Sauerländer le contenu des reliefs est mystérieux et il fait l'hypothèse d'un cycle juridique. Récemment Kraus a rafraîchi la version de Verneilh. Kimpel n'a pas d'interprétation décisive à proposer, si bien qu'est reprise ici la dénomination traditionnelle de « reliefs des étudiants ».
SOURCE : Kimpel, op. cit. NB : dans son ouvrage, Kimpel précise les interprétations données par Verneilh (vie des étudiants de l'université de Paris : cf. Verneilh F. de, Les bas-reliefs de l'université à Notre-Dame de Paris, « Annales archéologiques », XXVI, 1869) et par Fischel (épisodes de la vie de saint Bonaventure : cf. Fischel A., Die Seitenreliefs am Südportal der Notre-Dame Kirche in Paris, « Jahrbuch der Kunstwissenschaft », 1930), avant de donner sa propre description des reliefs. Huit bas-reliefs, soit quatre de part et d'autre du portail. À l'intérieur de chacun, un carré encadre un quatre-feuilles où est taillé le récit. Mais l'action ne reste pas circonscrite à ce cadre : dans les écoinçons se logent personnages et animaux : chiens, dragons, félin poursuivant un cerf, lions dont certains assis, d'autres en combat avec des hommes ou encore avec leur dompteur. Tout cela a un sens, dont nous n'avons plus la clé aujourd'hui. Depuis qu'un érudit du XIXe siècle y a vu une mise en scène de la vie des étudiants, c'est la thèse qui prévaut. SOURCE : Pinard, art. cit.
SOURCE : Kimpel, op. cit. NB : dans son ouvrage, Kimpel précise les interprétations données par Verneilh (vie des étudiants de l'université de Paris : cf. Verneilh F. de, Les bas-reliefs de l'université à Notre-Dame de Paris, « Annales archéologiques », XXVI, 1869) et par Fischel (épisodes de la vie de saint Bonaventure : cf. Fischel A., Die Seitenreliefs am Südportal der Notre-Dame Kirche in Paris, « Jahrbuch der Kunstwissenschaft », 1930), avant de donner sa propre description des reliefs. Huit bas-reliefs, soit quatre de part et d'autre du portail. À l'intérieur de chacun, un carré encadre un quatre-feuilles où est taillé le récit. Mais l'action ne reste pas circonscrite à ce cadre : dans les écoinçons se logent personnages et animaux : chiens, dragons, félin poursuivant un cerf, lions dont certains assis, d'autres en combat avec des hommes ou encore avec leur dompteur. Tout cela a un sens, dont nous n'avons plus la clé aujourd'hui. Depuis qu'un érudit du XIXe siècle y a vu une mise en scène de la vie des étudiants, c'est la thèse qui prévaut. SOURCE : Pinard, art. cit.
Notice : Béatrice Coquet
Révision scientifique : Iliana Kasarska
Date de la notice : 17/04/2016
Photos de l'œuvre
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