Bourges, Saint-Étienne - Portail Saint-Étienne, soubassement, ébrasement gauche, écoinçons : l'entrée dans l'arche de Noé
Localisation
Édifice : Cathédrale Saint-Étienne
Extérieur, Façade occidentale
Portail Saint-Étienne, Ébrasement gauche, soubassement, partie supérieure de l'arcature, écoinçons 2 et 1
Datation
2e quart 13e siècle
Description et iconographie
Techniques de l'œuvre : Sculpture
Iconographie :
Description : L'entrée dans l'arche : un cortège d'animaux évoluant sur un monticule terreux : trois oiseaux, un phénix et son petit, accompagnés d'un corbeau, ainsi qu'une chèvre, se dirigent vers l'arche, seuls et non en couple, en préambule d'une procession qui les amène de la terre ferme vers l'entrée de l'arche. La représentation des animaux non en couple mais de façon isolée ou en nombre impair trouve sa source dans la littérature rabbinique et patristique, par exemple chez Rabbi Hanina ou chez saint Jérôme, en allusion au sacrifice expiatoire qui suit la sortie de l'arche (écoinçon 2, partie gauche). Le cortège se poursuit avec une série de personnages évoluant vers l'embarcation, les pieds immergés dans l'eau déjà en crue. En tête, un homme barbu, coiffé d'un chapeau côtelé, relève sa cotte et tient un bâton de sa main droite. Il est suivi par une femme arborant la coiffe à mentonnière du XIIIe siècle, le touret, un enfant dans les bras (écoinçon 2, à droite). Viennent ensuite un quadrupède (fortement mutilé) suivi par un personnage masculin, barbu, qui porte sur ses épaules un enfant. Une femme portant trois objets rotondiformes l'accompagne, le corps légèrement tourné vers l'enfançon qui marche derrière elle. Les deux enfants sont coiffés d'une sorte de calotte qui ne laisse apparaître qu'une petite bande de cheveux (écoinçon 1). Sept membres de la famille du patriarche s'avancent vers l'embarcation, répartis en deux groupes. Ils sont tous représentés les pieds déjà immergés dans l'eau montante. Ce demi-écoinçon 2, partie droite, ainsi que l'écoinçon 1 sont porteurs d'allusions midrashiques : Noé, « manquant de courage envers le Saint, béni soit-Il, attendit que les eaux du déluge atteignent la hauteur de ses chevilles pour entrer dans l'arche » (Midrash Bereshit rabbah, 29, 3, et 32, 6) ; la présence d'enfants est mentionnée de manière détournée dans des sources juives : une mention du Zohar, bien que se référant à la sortie de l'arche, stipule que les « fils de ses fils » n'en sortirent pas, allusion selon Rabbi Aba aux engendrements de Sem en Gn 11, 10.
La frise est constituée de feuilles de vigne recouvrant chacune une grappe : seul le lobe gauche de la feuille trahit un renflement, dû à la présence d'une grappe qui déborde par moitié. Cette frise est presque identique à celle du module précédent, mais marque un léger grossissement des grains formant les grappes et une légère stylisation du dessin des nervures des feuilles.
La frise est constituée de feuilles de vigne recouvrant chacune une grappe : seul le lobe gauche de la feuille trahit un renflement, dû à la présence d'une grappe qui déborde par moitié. Cette frise est presque identique à celle du module précédent, mais marque un léger grossissement des grains formant les grappes et une légère stylisation du dessin des nervures des feuilles.
Bibliographie : Brugger Laurence et Christe Yves, Bourges, la cathédrale, Saint-Léger-Vauban, Zodiaque, 2000 (ici p. 231-233).
Brugger Laurence, La façade de Saint-Étienne de Bourges : le Midrash comme fondement du message chrétien, Poitiers, Université de Poitiers et CNRS, CESCM, 2000 (sur la frise : p. 85 et 86). Publication du texte remanié de la thèse de doctorat de l'auteur.
Brugger Laurence, La façade de Saint-Étienne de Bourges : le Midrash comme fondement du message chrétien, Poitiers, Université de Poitiers et CNRS, CESCM, 2000 (sur la frise : p. 85 et 86). Publication du texte remanié de la thèse de doctorat de l'auteur.
Notice : Béatrice Coquet
Date de la notice : 02/02/2012
Photos de l'œuvre
Œuvres associéesVues d'ensemble