Bourges, Saint-Étienne - Contrefort entre les portails du Jugement dernier et Saint-Étienne, front, soubassement : la quête de Lamech et de Tubal-Caïn puis le meurtre de Caïn
Localisation
Édifice : Cathédrale Saint-Étienne
Extérieur, Façade occidentale
Contrefort entre le portail du Jugement dernier et le portail Saint-Étienne, front, Soubassement, partie supérieure de l'arcature, ensemble des écoinçons
Datation
2e quart 13e siècle
Description et iconographie
Techniques de l'œuvre : Sculpture
Description : Soit un écoinçon médian et deux demi-écoinçons latéraux.
Iconographie :
Scènes : Lamek tuant Caïn
Description : Lamech, avec son arc, appuie de sa main gauche sur l'épaule de son fils, ou de l'enfant, qui le guide. Ce dernier porte un carquois rempli de flèches et écarte la végétation qui obstrue leur chemin.
Meurtre de Caïn par Lamech. Sur l'écoinçon central, Lamech bande son arc, alors que Tubal-Caïn lui soutient le bras, pointant la flèche en direction du fourré qui clôt le module et qu'il désigne d'un geste du bras droit. Caïn est accroupi derrière un chêne chargé de glands ; il en écarte une branche de la main gauche. Le meurtre ne semble pas encore advenu : on ne décèle aucune trace de flèche sur le corps de Caïn. L'épisode de Lamech aveugle qui tue Caïn guidé par Tubal-Caïn, son plus jeune fils, est extrait d'une source midrashique fort ancienne. Elle fut toutefois intégrée dans la littérature patristique dès Jérôme, dans son commentaire sur la Genèse. La frise est constituée d'une succession de feuilles largement ouvertes, à cinq lobes appointés (de même type que dans le module précédent), qui se rattachent ici à une fine tige courant le long de la partie inférieure de la frise. Elle s'achève sur une feuille recouvrant deux grosses grappes.
Meurtre de Caïn par Lamech. Sur l'écoinçon central, Lamech bande son arc, alors que Tubal-Caïn lui soutient le bras, pointant la flèche en direction du fourré qui clôt le module et qu'il désigne d'un geste du bras droit. Caïn est accroupi derrière un chêne chargé de glands ; il en écarte une branche de la main gauche. Le meurtre ne semble pas encore advenu : on ne décèle aucune trace de flèche sur le corps de Caïn. L'épisode de Lamech aveugle qui tue Caïn guidé par Tubal-Caïn, son plus jeune fils, est extrait d'une source midrashique fort ancienne. Elle fut toutefois intégrée dans la littérature patristique dès Jérôme, dans son commentaire sur la Genèse. La frise est constituée d'une succession de feuilles largement ouvertes, à cinq lobes appointés (de même type que dans le module précédent), qui se rattachent ici à une fine tige courant le long de la partie inférieure de la frise. Elle s'achève sur une feuille recouvrant deux grosses grappes.
Bibliographie : Brugger Laurence et Christe Yves, Bourges, la cathédrale, Saint-Léger-Vauban, Zodiaque, 2000 (ici p. 227-228).
Brugger Laurence, La façade de Saint-Étienne de Bourges : le Midrash comme fondement du message chrétien, Poitiers, Université de Poitiers et CNRS, CESCM, 2000 (sur la frise : p. 84). Publication du texte remanié de la thèse de doctorat de l'auteur.
Brugger Laurence, La façade de Saint-Étienne de Bourges : le Midrash comme fondement du message chrétien, Poitiers, Université de Poitiers et CNRS, CESCM, 2000 (sur la frise : p. 84). Publication du texte remanié de la thèse de doctorat de l'auteur.
Notes
Notes sur l'œuvre : La narration bipartite décrit la quête de Lamech et de Tubal-Caïn puis le meurtre. Le chêne est mentionné par Isaïe (6,13) dans une métaphore illustrant la destinée du peuple d'Israël, image de sa vitalité mais aussi de la puissance orgueilleuse que Dieu châtie (2,13). L'association entre la figure de Caïn, condamné à l'errance, et le peuple juif est maintes fois réitérée dans les lettres papales de la troisième décennie du XIIIe siècle.
SOURCE : Brugger et Christe, op. cit. Pour le cycle de la Genèse courant sur le soubassement des portails du Jugement dernier, Saint-Étienne et Saint-Ursin de la cathédrale (de gauche à droite), l'ouvrage de Brugger et Christe (op. cit.) apporte une interprétation originale et éclairante : il démontre qu'il convient, pour retrouver la cohérence de la séquence et appréhender le sens exact des scènes illustrées, de recourir non pas à la Vulgate mais à un ensemble de sources juives, à savoir « à la traduction paraphrastique araméenne du texte biblique hébreu, les Targumim, aux légendes juives, les Midrashim, et enfin au Talmud de Babylone ».
SOURCE : Brugger et Christe, op. cit. Pour le cycle de la Genèse courant sur le soubassement des portails du Jugement dernier, Saint-Étienne et Saint-Ursin de la cathédrale (de gauche à droite), l'ouvrage de Brugger et Christe (op. cit.) apporte une interprétation originale et éclairante : il démontre qu'il convient, pour retrouver la cohérence de la séquence et appréhender le sens exact des scènes illustrées, de recourir non pas à la Vulgate mais à un ensemble de sources juives, à savoir « à la traduction paraphrastique araméenne du texte biblique hébreu, les Targumim, aux légendes juives, les Midrashim, et enfin au Talmud de Babylone ».
Notice : Béatrice Coquet
Date de la notice : 02/02/2012
Photos de l'œuvre
Œuvres associéesVues d'ensemble