Troyes, Saint-Urbain - Piscine du chœur : le Couronnement de la Vierge, avec donateurs
Localisation
Édifice : Basilique Saint-Urbain
Intérieur, Chœur
Abside, côté sud, première travée, Soubassement, piscine liturgique
Datation
3e quart 13e siècle (1265)
Description et iconographie
Techniques de l'œuvre : Sculpture ; Architecture
Description : Constituée de deux arcades trilobées avec gâbles, ornées dans les écoinçons de trois scènes historiées surmontées de dais habités.
Iconographie :
Scènes : Couronnement de la Vierge ; Construction de la cathédrale de Troyes ; Donateur : Urbain IV, pape ; Donateur : Anchero Pantaléon, cardinal ; Assaut
Description : Au centre, le Couronnement de la Vierge. Selon la convention, le Christ est assis à droite ; son bras tendu tenait la couronne ou bénissait la mère de Dieu déjà couronnée. D'en haut deux anges thuriféraires s'inclinent.
Grâce aux maquettes d'architecture qu'ils tiennent dans leurs mains, les deux autres personnages sont identifiés comme des donateurs. Debout près de Marie se tient Urbain IV : d'une part le rational qu'il porte le désigne comme pape, d'autre part le chœur dont il tient une maquette a été bâti de son vivant. Le personnage agenouillé près du Christ, habillé de manière moins dispendieuse, a été identifié par Didron comme le cardinal Ancher ; la maquette d'architecture qu'il porte pourrait représenter le transept ou la nef - privé de sa toiture -, ces deux parties de l'église étant commencées durant le temps d'activité du cardinal. Il est intéressant que le successeur d'Urbain, Clément IV, ne soit pas représenté. Les quatre statues sont couronnées de dais finement travaillés. Ceux-ci se terminent par une bordure de créneaux, évoquant un château fort ou les fortifications d'une ville. Entre les créneaux, des hommes armés semblent se défendre contre des assaillants avec des arcs et des massues. Didron a émis l'hypothèse que ces combats pourraient faire allusion à la défense de Saint-Urbain contre l'offensive de l'abbaye et auraient ainsi une signification historique. Mais cette thèse paraît contestable. Ladner déjà l'a réfutée en se basant sur le fait que l'objet que les soldats défendent représente une ville plutôt qu'une église, faisant penser à la Jérusalem céleste. On ne connaît rien d'une défense héroïque de Saint-Urbain hormis ces événements. Or, à travers les attaques portées par l'abbaye, non seulement l'église a subi des dégâts considérables mais la dignité de maints clercs a été aussi gravement lésée ; et puisque la fin de la querelle ne pouvait guère apparaître assurée, on se demande qui aurait voulu en faire le sujet d'une représentation.
Grâce aux maquettes d'architecture qu'ils tiennent dans leurs mains, les deux autres personnages sont identifiés comme des donateurs. Debout près de Marie se tient Urbain IV : d'une part le rational qu'il porte le désigne comme pape, d'autre part le chœur dont il tient une maquette a été bâti de son vivant. Le personnage agenouillé près du Christ, habillé de manière moins dispendieuse, a été identifié par Didron comme le cardinal Ancher ; la maquette d'architecture qu'il porte pourrait représenter le transept ou la nef - privé de sa toiture -, ces deux parties de l'église étant commencées durant le temps d'activité du cardinal. Il est intéressant que le successeur d'Urbain, Clément IV, ne soit pas représenté. Les quatre statues sont couronnées de dais finement travaillés. Ceux-ci se terminent par une bordure de créneaux, évoquant un château fort ou les fortifications d'une ville. Entre les créneaux, des hommes armés semblent se défendre contre des assaillants avec des arcs et des massues. Didron a émis l'hypothèse que ces combats pourraient faire allusion à la défense de Saint-Urbain contre l'offensive de l'abbaye et auraient ainsi une signification historique. Mais cette thèse paraît contestable. Ladner déjà l'a réfutée en se basant sur le fait que l'objet que les soldats défendent représente une ville plutôt qu'une église, faisant penser à la Jérusalem céleste. On ne connaît rien d'une défense héroïque de Saint-Urbain hormis ces événements. Or, à travers les attaques portées par l'abbaye, non seulement l'église a subi des dégâts considérables mais la dignité de maints clercs a été aussi gravement lésée ; et puisque la fin de la querelle ne pouvait guère apparaître assurée, on se demande qui aurait voulu en faire le sujet d'une représentation.
Bibliographie : Onnen Christine, Saint-Urbain in Troyes. Idee und Gestalt einer päpstlichen Stiftung, Kiel, Ludwig, 2004 (ici p. 75-76).
Notes
Notes sur l'œuvre : « On est surpris de constater que l'étude de la piscine du chœur se fonde sur la seule publication d'A. Didron parue en 1847, alors que J. Gardner a récemment repris le dossier (Cardinal Ancher and the Piscina in Saint-Urbain at Troyes, dans « Architectural Studies in Memory of Richard Krautheimer », Mainz, 1996, p. 79-82). »
SOURCE : Isnard Isabelle, compte rendu de « Christine Onnen, “Saint-Urbain in Troyes. Idée und Gestalt einer päpstlichen Stiftung”, Kiel, Verlag Ludwig, 2004, 159 p. », « Bulletin monumental », 2006/2, p. 220-221.
SOURCE : Isnard Isabelle, compte rendu de « Christine Onnen, “Saint-Urbain in Troyes. Idée und Gestalt einer päpstlichen Stiftung”, Kiel, Verlag Ludwig, 2004, 159 p. », « Bulletin monumental », 2006/2, p. 220-221.
Notice : Béatrice Coquet
Date de la notice : 26/03/2015
Photos de l'œuvre
Œuvres associéesVues d'ensemble