Bourges, Saint-Étienne - Portail Saint-Étienne, soubassement, ébrasement gauche, écoinçon : l'arche de Noé et un géant
Localisation
Édifice : Cathédrale Saint-Étienne
Extérieur, Façade occidentale
Portail Saint-Étienne, Ébrasement gauche, soubassement, partie supérieure de l'arcature, écoinçon 3, partie médiane
Datation
2e quart 13e siècle
Description et iconographie
Techniques de l'œuvre : Sculpture
Iconographie :
Scènes : Arche de Noé (L') ; Géant myth ; Ornement à forme végétale : Vigne
Description : L'arche : l'arche emprunte la forme d'une maison à un seul étage percé de trois ouvertures, deux oculi moulurés occupés par des têtes animales et une fenêtre en plein cintre où apparaît un visage humain. Une large porte, également en plein cintre, est ouverte sur son flanc gauche ; elle est décorée de deux pentures fleurdelisées. Une boule surplombe le crêtage du toit, composé de tuiles en forme de losanges. Cette bâtisse repose sur une assise en forme de vaisseau, de coque de navire à la structure de bois apparente. Un personnage, vêtu d'une tunique courte serrée à la taille par un bandeau, s'agrippe des deux mains à son bastingage. Selon le Midrash Bereshit Rabbah, 31, 12, c'est le moment de la première alliance et cet homme de grande dimension est un géant ; les géants ont généralement été assimilés par la tradition hébraïque aux Nephilim, fils des anges déchus, également nommés fils d'Elohim et des filles des hommes par allusion à Gn 6, 1-4 ; c'est le point d'ancrage de nombreuses hérésies gnostiques voulant expliquer ainsi la présence du mal dans le monde. Cette représentation fait allusion à la fois au midrash qui mentionne le géant qui obstrue de ses pieds les puits de l'abîme et à celui des géants qui cherchèrent à faire chavirer l'embarcation. Ce peut être aussi le géant Og, trop grand pour entrer dans l'arche et qui fut sauvé des eaux du déluge par Noé (Talmud de Babylone).
La frise (peu présente ici) est constituée de feuilles de vigne recouvrant chacune une grappe : seul le lobe gauche de la feuille trahit un renflement, dû à la présence d'une grappe qui déborde par moitié.
La frise (peu présente ici) est constituée de feuilles de vigne recouvrant chacune une grappe : seul le lobe gauche de la feuille trahit un renflement, dû à la présence d'une grappe qui déborde par moitié.
Bibliographie : Brugger Laurence et Christe Yves, Bourges, la cathédrale, Saint-Léger-Vauban, Zodiaque, 2000 (ici p. 229-231).
Brugger Laurence, La façade de Saint-Étienne de Bourges : le Midrash comme fondement du message chrétien, Poitiers, Université de Poitiers et CNRS, CESCM, 2000 (sur la frise : p. 85). Publication du texte remanié de la thèse de doctorat de l'auteur.
Brugger Laurence, La façade de Saint-Étienne de Bourges : le Midrash comme fondement du message chrétien, Poitiers, Université de Poitiers et CNRS, CESCM, 2000 (sur la frise : p. 85). Publication du texte remanié de la thèse de doctorat de l'auteur.
Notes
Notes sur l'œuvre : La porte de l'arche, ornée de lourdes pentures fleurdelisées, à l'image de celles du Paradis du cycle génésiaque, est largement ouverte sur le petit côté, suivant en cela les prescriptions rabbiniques qui citent l'enseignement de la Torah, repris par Rashi. La boule en épi de faîtage pourrait matérialiser la perle destinée à différencier le jour et la nuit durant le Déluge.
SOURCE : Brugger Laurence, La façade honore les juifs : le judaïsme à Bourges au XIIIe siècle, in « Bourges », Paris/Strasbourg, La Nuée bleue/Éditions du Quotidien, coll. La grâce d'une cathédrale, 2017, p. 232-239.
SOURCE : Brugger Laurence, La façade honore les juifs : le judaïsme à Bourges au XIIIe siècle, in « Bourges », Paris/Strasbourg, La Nuée bleue/Éditions du Quotidien, coll. La grâce d'une cathédrale, 2017, p. 232-239.
Notice : Béatrice Coquet
Date de la notice : 02/02/2012
Photos de l'œuvre
Œuvres associéesVues d'ensemble